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Affichage des articles du mai, 2022

L'AUBE DE MILLE ET UN SOIR DE VEILLE

POINT DE LECTURE DE "L'AUBE DE MILLE ET UN SOIR DE VEILLE"    <<L’aube de mille et un soir de veille>> de Sylm Naj Amani  est une poésie assez discutable. Une écriture plate, dépouillée de toute poésie ; une écriture molle comme un sexe tombé, ivre de sommeil.  Ce livre est gros de vers mort-nés qu’il faut appeler piteusement poésie. Qui a donc dit que faire de la poésie est une mince affaire, que la poésie c’est aligner des mots et revenir étrangement à la ligne comme un faux gaucher, que la poésie c’est faire un jeu de mots sans jeu poétique, que la poésie c’est ramasser des sons ici et là et les obliger à faire des accouplements contre nature et les appeler rime ?          Dans ce livre, rien n’émeut, rien n’étonne, rien ne surprend, rien ne dérange ; au contraire ce qui surprend et dérange ; ce qui étonne, c’est cette facilité à aligner des mots et se plaire à faire rimer des sons qui ne riment. Ah non, ce n’est pas de la poésie ! Il faut lire « SATIRE II

CETTE NUIT-LÀ

POINT DE LECTURE DE "CETTE NUIT-LÀ"              "Cette Nuit-là" de Chérif Abidal, j’espérais mieux…la première de couverture, le choix du papier, le travail de l’infographe…, donnent envie de lire. Mais tout ce qui brille n’est pas de l’or/n’est pas dehors. L’auteur dit qu’il veut parler de toute forme de violence notamment du viol. Il choisit de parler à la première personne, un je-narrateur pour exprimer la douleur liée à tous ces maux. Mais chose étrange ce je-narrateur n’est pas la victime elle-même et en aucun moment on ne lui donne la parole. Encore, ce je-narrateur est de sexe masculin : Junior l’ami du lycée d’Isabella, qui nous parle de l’abus sexuel dont son amie fut victime. Qui d’autre mieux que la victime pour exprimer la douleur du viol ? (On nous a appris à parler à la place de nos victimes) ...            « C’était révoltant de voir une telle maltraitance infligée à cette jeune fille innocente », p30, «…Parfois je me demande où va le monde. Il va fa

LE SOLEIL DES INDÉPENDANCES

 LES SOLEILS DES INDÉPENDANCES, UN CLASSIQUE QU'IL FAUT TOUJOURS RELIRE     On ne peut pas ne pas citer Ahmadou Kourouma  dès qu'on évoque la notion de roman africain. Nombreux critiques prennent sa création romanesque comme le début des  productions romanesques des auteurs dits de la deuxième génération; car son écriture apporte des innovations formelles qui se démarquent des canons esthétiques des romans de la colonisation (première génération). Les Soleils....est devenu le bréviaire de cette nouvelle esthétique romanesque. Parlons-en un peu.     Ce qui fait la particularité de ce roman kroumanien, cest le style iconoclaste adopté par l'auteur. Son écriture sort des poncifs narratifs du roman colonial pour se frayer de nouvelles pistes. L'art n'est-il pas création? Kourouma réinvente donc le roman.      D'abord Les Soleils....n'est pas un récit linéaire où le narrateur développe une seule histoire ; c'est une compilation de deux histoires qui s'imb

TOPO SUR TOIS MÉTHODES CRITIQUES

     TOPO SUR TROIS MÉTHODES CRITIQUES           Une méthode critique est un ensemble de propositions servant à unifier de façon logique des concepts afin d’expliquer et d’interpréter certains aspects de la réalité dont on cherche à rendre compte. Il existe différents types de méthodes critiques selon les objectifs des analystes ; chacune de ces méthodes a ses spécificités qui la différencient des autres méthodes ou au contraire les rapprochent d'elles. En réalité, aucune méthode d’analyse n’est totalement différente des autres. Les différentes méthodes présentent très souvent des points communs.            LA SOCIOCRITIQUE . La sociocritique est une approche du fait littéraire qui s’attache à ou s’appesantit sur l’univers social présent dans le texte. Elle stipule que toute production littéraire quoi qu’émanant de l’imagination créatrice d’un auteur, est nécessairement tributaire des circonstances historiques et sociales et économiques. Ce mot créé par Claude Duchet en 1

LA MORT DU THÉÂTRE

  AVIS SUR LE THÉÂTRE EN CÔTE D'IVOIRE      Quelle place occupe aujourd'hui le théâtre en tant que genre dans l'espace de la production littéraire ivoirienne ? Que vaut ce genre littéraire ? Je me pose autant de questions. Le théâtre se meurt, est mort, mal mort même. En Côte d'Ivoire, sur 10 parutions d'ouvrages, on notera qu'un seul texte de théâtre ou rien du tout (c'est ma remarque). Il est dit que le but premier du théâtre est de faire rire (un théâtre qui ne fait pas rire est un théâtre dont on doit rire); c'est à partir du rire qu'on amène le lecteur/spectateur à prendre conscience de la réalité présentée (c'est l'avis d'ailleurs de Guillaume Oyono, préface de Trois prétendants..., un mari, 3ème édition) ; Abidjan on dit :<<ça fait rire mais c'est vrai hein, c'est sérieux>>. Cela dit, pourquoi le théâtre devient de moins en moins fécond quand on sait que l'Ivoirien est "L'homme qui rit".      O

LA VOIE DE MA RUE

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     POINT DE LECTURE DE "LA VOIE DE MA RUE" "La voie de ma rue" est sans contexte l'un des romans les plus populaires de la production romanesque ivoirienne. Cela tient du fait qu'il a été aux programmes scolaires pendant plusieurs années, mais c'est la réalité que décrit le roman, le phénomène des enfants de la rue, qui l'a inscrit dans la mémoire collective. L'objectif du romancier ivoirien Sylvain Kean Zoh, à travers un style aussi clair que réaliste , est de montrer que les enfants de la rue ne sont pas responsables de leur sort; ce sont différents événements ne relevant pas de leur essor qui les y conduisent.     I- UN RÉCIT RÉALISTE _    La voie de ma rue_ a fait couler des larmes à plus d'un lecteur. On dira illico que c'est un récit à tonalité pathétique, car on ne peut s'empêcher de couler des larmes (à l'intérieur comme à l'extérieur) quand on réalise la souffrance des enfants de la rue. Cela ne peut qu'inspirer