L'AUBE DE MILLE ET UN SOIR DE VEILLE

POINT DE LECTURE DE "L'AUBE DE MILLE ET UN SOIR DE VEILLE"


   <<L’aube de mille et un soir de veille>> de Sylm Naj Amani  est une poésie assez discutable. Une écriture plate, dépouillée de toute poésie ; une écriture molle comme un sexe tombé, ivre de sommeil.  Ce livre est gros de vers mort-nés qu’il faut appeler piteusement poésie. Qui a donc dit que faire de la poésie est une mince affaire, que la poésie c’est aligner des mots et revenir étrangement à la ligne comme un faux gaucher, que la poésie c’est faire un jeu de mots sans jeu poétique, que la poésie c’est ramasser des sons ici et là et les obliger à faire des accouplements contre nature et les appeler rime ? 

        Dans ce livre, rien n’émeut, rien n’étonne, rien ne surprend, rien ne dérange ; au contraire ce qui surprend et dérange ; ce qui étonne, c’est cette facilité à aligner des mots et se plaire à faire rimer des sons qui ne riment. Ah non, ce n’est pas de la poésie ! Il faut lire « SATIRE II – Accord de la rime et de la raison » que Boileau écrit à Molière et se rendre compte que rime sans raison n’est que ruine de l’art. Aux rimeurs, on oblige pas la rime à se placer lorsqu’elle ne veut pas, on la laisse venir quand elle veut et on la laisse partir quand elle ne veut pas. Dans cette sorte d’évangélisation ou poésie si on veut, les vers sont veufs d’images et se démarquent par un rythme qui claudique ; des vers moribonds…avec des titres comme

 « Pour la vie, un vers vaut la vie » …

 Des vers ou phrases comme

 « Mon nom est –ho !/Mon nom est hé !/Pst ! »,

« Je suis grand et étique, gros et court »,

« vous dire un bon jour bonjour »,

« Je vous dis, rien/Rien, je vous dis »,

« En un vers mon vers/Mon vers en un vers », « Cent fois je disais/Non sans foi »,

« J’ai rencontré des enfants dans la rue/ Dans la rue carnassière j’ai croisé des enfants »,

« J’ai vu des fous…/On se rendait compte qu’ils ont été des toxicos »,

 « Le corbeau/ Beau comme son corps »,

« Pour qu’en paix, elle aille reposer en paix »…

    C’est plus qu’un jeu, c’est de l’amusement. Il y a un drame littéraire chez nous, c’est que tout le monde veut ou est poète. Tout le monde veut être écrivain. Et on commet des livres qu’on appelle abusivement poème ou roman. En conséquence, on a assez d’auteurs mais moins d’écrivains. Aux éditeurs, vous avez le choix entre encourager les jeunes à commettre des livres pour polluer l’atmosphère littéraire ou leur dire non souvent afin de les amener à travailler, travailler encore, encore et encore. La meilleure manière d’encourager serait surtout d’être plus regardants sur la qualité des textes des jeunes et faire le Kourouma en disant NON s’il le faut. 

    Et la cerise sur le gâteau, c’est que le texte est riche en coquilles!

 p21 : « D’autre » ;

 p29 : « A » ;

p33 : « Aucune pièce /Même en or » (sens ?) ; p35 : « d’autre…quémande » ;

p38 : « Etranger » ;

pp41-42 : « procréé ≠ arrachée » ;

 p43 : « …que je ne jamais je n’osais » …

p51, « et ne sont plus confronter » ;

p61 : « se m’éprendre » …

Et les pages du livre qui, n'étant pas en harmonie comme ces fausses rimes, se désunissent, s’arrachent les unes avec ou après les autres.

      Comme si le ‘’poète’’ se confessait, à la page 65, un vers dit ceci : « Nous commettons des rimes ». En vrai, ce n’est pas de la poésie ; et le dire n’est pas une litote. Le ‘’poète’’ n’a fait que commettre des rimes, on dirait même qu’il a commis un crime contre la poésie…


Auteur : Sylm Naj Amani

Titre: Comme mille et un soir de veille (Éditions Kamit)


DIGBE, Tato Érick

#dixfoisgbe

Commentaires

Unknown a dit…
J'ai aimé thanks 👏👏👏👏👏👏 Adamoustra
Didy BLIA a dit…
J’aime. Éric Digbe, Bravo pour ce que tu fais l’artiste.
J'ai aimé, vraiment. Beaucoup de nos frères s'intéressent beaucoup à la poésie contemporaine alors qu'ils ne maîtrisent les canons de cette poésie là. À vrai dire, débuter en poésie, il faut commencer avec la poésie libre, celà t'aidera à maîtriser cet art et pouvoir pousser ta curiosité vers la poésie contemporaine dense de règles.

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