Des ailes au loin

 

     Il faut lire ce texte, c'est excellent! Le plaisir que ça procure... Je finis de lire et je suis content! 

    Destins de femmes. Voix de femmes en plein Moyen-Orient. Roman choral, les femmes (04 femmes) se passent la parole... De génération en génération, du même au pareil, dans une sorte d'atavisme. Les femmes de la même famille ont le même sort, ont le même destin...dans ce contexte de crise perpétuelle. Mais elles n'abandonnent pas...Elles aménagent, chacune son jardin, difficilement...

     De la première à la dernière phrase, la langue est belle. Le rythme t'empêche de marquer une pause. Et cette harmonie entre l'incipit et l'excipit... Comment on fait pour commencer et terminer comme cela! Bellement!

Incipit :

La mer. Mes jambes fusaient. D'un instant à l'autre, je m'envolerais vers le ciel orangé et vide de nuages.
__Prends à droite.
J'ai sursauté. Comment Ahawa m'avait-elle rattrapée ? J'ai obéi et me suis cachée derrière une poubelle, au coin de la rue...

Excipit :

La bombe. Les trois oiseaux, ils allaient plus vite que moi. À un moment j'ai arrêté de les voir. Il n'y avait que des V, très loin, dans le ciel. Alors j'ai fermé les yeux et j'ai pensé que j'allais avec eux, dans le ciel. Et quand je les ouvrais pour savoir comment je faisais, je découvrais que j'étais comme les oiseaux.
  Que moi aussi je voulais.
   Que moi aussi j'avais une chose que les autres n'avaient pas.
      Que cette chose, c'étaient des ailes.



Erick DIGBE, écrivain-poète, correcteur-relecteur, critique littéraire, consultant indépendant auprès des éditeurs

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