Oumar Ndao réterritorialise les planches de la bédé africaine
Pour Oumar Ndao, la bande dessinée ou l’image narrative se révèle plus efficace pour rendre compte d’une vérité historique. Il faut reterritorialiser l’espace de la bd (africaine) en faisant sauter le véto du héros ‘’importé’’ afin d’installer au trône de la planche le héros africain, qui bien-sûr est de papier mais absolument de chair et de souffle, parce que né des entrailles de l’Histoire. L’exercice auquel se soumet l’auteur consiste à ‘’mettre au monde’’ un héros africain inspiré de la figure de Ceddo. Ceddo ou Tiédo ou Cedo…a pour pluriel Sebbe (nous dit Papa Samba Diop dans Glossaire du roman sénégalais) et renvoie à un guerrier wolof des anciens royaumes de l’espace des actuels Sénégal, Gambie, Mauritanie… Le Ceddo, fidèle aux croyances traditionnelles africaines était opposé à la colonisation et inflammable au christianisme et à l’islamisation. Le Ceddo, volens nolens, un grand guerrier reconnaissable à ses dread-lock et ses amulettes. Fier et intrépide, il avait